Berlin / photographie, tirage lambda format 50 x 60 cm, 2003.

Photographe, sérigraphe et éditeur, bien connu entre autres pour ses collages et ses timbres d’art, Michel Hosszù aime mélanger les modes de traitement, les médias, les types d’impression, hybrider les matières, associer des arts différents : peinture, dessin, photographie, collage.

Formé en partie à New York et inspiré par les effets sériels du pop art, il a longtemps rêvé de la collaboration mythique Basquiat / Warhol, où le caractère clean de la reproduction par l’écran de soie compensait les effets bruts du graffiti urbain sauvage.

C’est à deux artistes de tendance primitiviste qu’il propose aujourd’hui une forme de collaboration interactive.

Avec le peintre et dessinateur niçois RABA, il s’est livré pendant dix jours, dans le secret de son atelier, à un exercice de création à quatre mains où les masques de la peinture, en de multiples variations, dialoguent avec les grimaces de la photographie dans un jeu savant d’empreintes et de surimpressions. Un travail qui élève au niveau artistique l’anarchie spontanée des macules d’imprimerie.

Avec Natasha Krenbol, le jeu est différent : il s’agit cette fois d’un aller et retour entre la photographie et la peinture. Au départ des photos du mur de Berlin avant sa démolition, une série fameuse dont Michel Hosszù a tiré une planche de timbres que Natasha ensuite, conformément à son habitude, a « ombromaniés » en y silhouettant à l’encre de Chine une farandole de personnages et d’animaux exotiques.

063MH / Michel Hosszu & RABA, serigraphie, interventions sur papier arche, 29 x 38 cm, 2003.

Le résultat, agrandi, a été reporté ensuite sur une série de toiles sur châssi, pièce unique consacrant pourtant le triomphe final de la reproduction mécanique.

© Laurent Danchin